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Therion : Gothic Kabbalah


Que les amateurs de productions grandiloquentes, d’instrumentations volcaniques et d’intenses sensations auditives se préparent, le méga Therion est de retour en force avec un onzième projet studio, pompeusement intitulé Gothic Kabbalah.

Christofer Johansson et sa troupe donnent donc suite aux majestueux Sirius B / Lemuria, parus en 2004. Avec des albums aussi réussis que les deux sus-nommés, la barre est placée rudement haute pour l’armée de musiciens que comprend maintenant le « collectif » Therion. Alors qu’on a entendu Therion œuvrer dans le death, le pseudo doom, le semi power et le heavy symphonique, on est en droit d’attendre à peu près n’importe quoi. Le pourvoyeur de thèmes historiques, mythologiques et fantastiques, lui-même devenu légende aux yeux de certains, Christofer Johansson, s’oriente dans une veine connue. L’idée de Kabbalah, la cabale, s’articule autour de concepts religieux, voire sectaires… Bref, une idée géniale pour un album, le saupoudrant d’une aura de mysticisme.

L’écoute de l’album (qui tient sur deux disques d’environ 40 minutes chacun), fait d’abord remarquer la nette diminution d’instruments symphoniques. Alors que la page des crédits de Lemuria / Sirius B était plus pleine que Jacques Demers après une victoire du CH, la liste des musiciens qui jouent sur Gothic Kabbalah est sensiblement plus épurée. L’orchestre retourne dans le placard et cède sa place à des sonorités de clavier, des percussions hétéroclites et quelques flûtes. Quant au corps de la musique, on ne s’éloigne pas tellement du Therion récent ; Christofer Johansson gratte et pianotte, toujours entouré des frères Kristian et Johann Niemann, qui se partagent les guitares électriques et acoustiques, les claviers et la basse. La batterie est assurée par Petter Karlsson, qui étale lui aussi ses talents à la guitare, au clavier et même au chant (paraît-il).

Je me permets un changement de paragraphe pour traiter de ce qui constitue en mon sens le centre de ce Gothic Kabbalah, les mélodies vocales. Oui, c’est vraiment le chant et les chœurs qui meublent l’espace. Et laissez-moi vous dire qu’en cette matière, les limites sont surpassées, en grande part grâce au travail phénoménal de Mats Levén. Toujours aussi intense, celui qui a chanté entre autres avec At Vance et Yngwie Malmsteen continue de nous en mettre plein les oreilles avec son timbre agressif et passionné. Il est secondé du non moins célèbre Snowy Shaw (Dream Evil et moult autres), de Katarina Lilja et Hannah Holgersson. Tous les quatre forment un ensemble colossal, du rarement vu dans le métal en matière d’arrangements vocaux.

Contrairement à ses prédecesseurs, Gothic Kaballah demande un temps d’accoutumance plus long avant de laisser toute sa quintessence s’échapper. Le matériel n’est pas très complexe, souvent même fort simple, mais néanmoins lourd. La succession des titres est dense et respire peu, ce qui est souvent rebutant ; on s’en trouve perdu. L’auditeur non assidû sera rapidement déconcerté par l’amalgame de pièces, quinze en tout, et par la relative redondance de celles-ci.

Il n’en demeure pas moins que les compositions sont d’une qualité irréprochable. La production phénoménale aidant, on ne peut qu’être accroché par les riffs très lourds et rapides. La basse est très avancée et se fond à merveille avec les percussions. La signature de Therion reste mémorable dans les solos et les thèmes vocaux aériens. Les ambiances des pièces se chevauchent, alternant du rapide au lent très « groové », sans jamais sombrer dans la platitude. Et c’est ce qui rend le produit très viable, encore plus métal qu’avant. Ça revole partout, si vous me passez cette expression !

Je vous laisse donc aux soins de l’univers recherché et intelligent de Therion, et vous souhaite bon voyage !

Au fait, 24e entrée!