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Rahpsody of Fire : Triumph or Agony


Confrères Geeks et Geekettes, laissez tomber vos discussions Star Wars vs Lord of the Rings ! Une nouvelle menace se prépare dans les recoins les plus lugubres de Dar-Kunor. Nous sommes maintenant à la merci de nos compas et de nos rapporteurs d’angle qui sont sous l’emprise de maléfiques adeptes de la géométrie noire ! Mais n’ayez crainte, une épée sainte de l’époque des Mythes arrive à la rescousse. Qui ne gagerait pas pour une épée contre un compas... ?

Vous allez dire que je suis de mauvaise foi et que je n’aime pas Rhapsody dès le départ. C’est faux. Depuis leur légendaire début avec Legendary Tales, en passant par le symphonique Symphony of Enchanted Lands jusqu’à sa suite et sans oublier le puissant Power of the Dragonflame, j’ai toujours apprécié la musique (et ça s’arrête là) de Luca Turilli et Alex Staropoli. Dans un univers du Metal où l’on se contentait souvent d’aligner quelques bon riffs pour construire une chanson, les Italiens de Rhapsody nous apportaient un niveau de composition au-dessus de la moyenne. De plus, on combinait à cela un degré de virtuosité exquis et même innovateur. Pour la première fois, on avait du classique (principalement baroque) composé avec tous les outils mis à la disposition d’un compositeur au vingt et unième siècle.

Pour une raison qui a certainement à voir avec le désir de toucher une clientèle plus standard, on a aussi senti le besoin d’ajouter à une musique déjà très riche en elle-même des textes et du chant classique. Se doutant que le produit n’allait pas convaincre un fan de Justin Timberlake, on visa le client parfait. L’amoureux des forums de discussion et des chandails à manches longues trop grands. Faisant fièrement partie de cette charmante fraternité du poil, je réussis à passer par-dessus le contenu à haute teneur en fromage. Mais qu’arrive-t-il lorsque nous n’avons plus le petit morceau de pain pour faire passer le vilain morceau de bleu ?

Voilà maintenant la troisième offrande de monsieur Turilli cette année. Gros contrat si vous voulez mon avis. Ayant été amèrement déçu de ses deux projets solos qui devaient être révolutionnaires, mais qui n’étaient en fait que : Luca Turilli apprend le clavier, j’attendais avec impatience qu’Alex Staropoli l’aide à se remettre sur la bonne voie. On dirait bien que je vais continuer d’attendre... Sur les soixante-deux minutes de l’album, il y en a peut-être deux qui contiennent de la guitare intéressante. Les solos sont vides d’inspiration et reprennent généralement la mélodie principale pour deux mesures sans plus. Les orchestrations, qui ont encore un budget incroyable, ne font que de l’accompagnement. Et même là, elle sont souvent très redondantes. Le début du disque est pourtant très prometteur. Un murmure intrigant plein de réverbération et une mélodie accrocheuse. Mais très rapidement on est attaqué par un air bidon sorti tout droit du doigt de quelqu’un qui pianote pour passer le temps.

Que reste-t-il alors ? Fabio. Sa performance est à couper le souffle. Son chant est très puissant et juste. Il jette littéralement tout le reste de l’album dans l’ombre. D’ailleurs, 90 % de l’album est mid-tempo ou lent. Ça ne serait pas si grave si seulement il y avait des bonnes mélodies et des structures intéressantes. Ce n’est pas le cas. Plusieurs des chansons semblent des remix d’anciennes pièces (la pire étant Old Age of Wonders rappellant Forest of Unicorns sur legendary tales). Mystic Prophecy of the Demon Knight (une pièce de 16 minutes) essaie tant bien que mal de nous garder accrochés. Tout va bien jusqu’à ce que monsieur Lee arrive. Vous souvenez-vous comment les narrations étaient mauvaises sur les premiers albums ? Et bien Rhapsody a réussi à écrire des textes tellement mauvais que même le grand Christopher Lee ne peut les rendre crédibles (« In the Necronos alphabet, certain numbers corresponding to the letters of his name, aligned in accordance to Black geometry, enable us to walk on invisible steps across the silent abyss... »).

La production est, bien sûr, excellente. L’album peut alors combler un certain besoin d’entendre des fatalatapouettes à gros budget. Cependant, avec la quantité d’albums voyant le jour cette année, je ne suis pas convaincu que ce soit suffisant. Jusqu’à maintenant, on ne peut pas dire que 2007 est l’année du power... Je me rappelle lorsque j’ai acheté Symphony of Enchanted Lands, je le faisais écouter à tout le monde. Disons que celui là, je vais le garder pour moi.