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Blind Guardina : A Twyst in the Myth


Il me semble que les fans de métal, moi y compris, aiment bien se voir comme de plus grands connaisseurs de musique que les amateurs de musique populaire. Alors, pourquoi est-ce que les forums de discussion métal débordent de banalités du genre « J’aimais mieux les albums d’avant, Moi j’aime pas, Moi j’aime bien, Je vais l’acheter c’est sûr (et alors...) » ou ma préférée « Je déteste vraiment » ? Croyez-moi, il y a des choses dans notre merveilleux monde qui valent beaucoup plus la peine qu’on les déteste...

Blind Guardian n’en est certainement pas une. Lorsque les bardes allemands ont débuté leur carrière, le mot Metallica n’était pas encore un juron. Ils ont alors, j’imagine, placé leur créativité dans le style de musique qu’ils appréciaient le plus à ce moment. Je lisais dernièrement que Blind Guardian ne faisaient pas beaucoup de spectacles à leurs débuts, car ils voulaient prendre plus de temps pour développer leurs techniques d’écriture. Si le temps nous a appris quelque chose, c’est qu’ils ont tenu leur parole. Après vingt ans d’expérience, de multiples tournées et huit albums studio, ils sont bien équipés pour poursuivre leur quête. D’album en album, le côté speed/trash a disparu progressivement et le côté mélodique s’est mis à dominer les compositions. Il y a quelque chose d’important à retenir de ces changements. De façon à s’exprimer clairement, de façon orale ou musicale, quelqu’un se doit de se doter d’un vocabulaire riche et varié. C’est ce qu’ils ont fait.

Je ne pense pas qu’il y ait beaucoup d’albums de métal aussi complets que A twist in the Myth (qui est le titre du nouvel album). Il y a un très bon équilibre de tempo tout au long de l’album et même à l’intérieur de chaque pièce. La musique est à son ultime perfection (jusqu’à la prochaine fois). On joue avec les dissonances sur This Will Never End, avec les harmonies mineures sur Lionheart, avec des structures rythmiques plus détaillées sur The Edge, etc. En passant, Frederik Ehmke effectue un travail exemplaire et remplit très bien les chaussures de Thomas Stauch. La production est tout simplement incroyable. Comment ils réussissent à adoucir un son de guitare avec distorsion à ce point restera un mystère jusqu’à ce que quelqu’un me le dise. On réussit par contre à garder une force d’impact sur les accords et la guitare rythmique. Hansi a définitivement tué la gargouille qui se cachait dans le fond de sa gorge et nous présente plutôt une voix clean, perçante et très puissante.

Les solos de Blind Guardian ont quelque chose de très particulier. Ils s’expriment musicalement comme très peu le font (même chez les grands...). Certains essaient de parler très vite en espérant que le torrent de notes nous fasse oublier le manque d’originalité et la banalité des gammes utilisées. Chez Blind Guardian, on procède différemment. Les solos sont souvent présents même lorsqu’il y a des paroles, ils sont saupoudrés sur une plus grande portion des chansons et ils rehaussent le thème musical de la pièce lorsqu’ils entrent en force. Ils le faisaient avant et ils le font encore plus maintenant. Toutes les chansons sont construites de telle sorte que chaque passage est un prélude au suivant et le tout se tient très bien. Le solo arrive alors comme le sommet musical qui contient l’essence de la mélodie et ensuite on redescend tranquillement vers la fin.

En résumé, on a un album construit comme Imaginations from the Other Side, comprenant 25% des couches sonores de A Night at the Opera et la variété de thèmes musicaux de Nightfall in Middle Earth. Skalds and Shadows ne remplacera pas The Bard’s Song (car ce n’est pas une question de qualité, mais plutôt de tradition...), mais offre une excellente ballade traditionnelle qui me rappelle un peu leur chanson Lord of the Rings. La musique est une force que nous ne comprendrons peut-être jamais. Mieux vaut s’y laisser entraîner et accepter les réalités qui s’y rattachent plutôt que de vouloir créer des standards commerciaux ou des idéaux sociaux qui seront toujours voués à l’échec. A Twist in the Myth est certainement l’un des meilleurs albums de Blind Guardian et il faut apprendre à vivre avec ça. Ça ne veut pas dire que ça doit être votre album préféré. Chacun a ses goûts, ses expériences et ses souvenirs qui viennent embrouiller tout ça.

Que demander de plus qu’un album qui combine l’essence de Rush, Deep Purple, Led Zeppelin avec Metalica, Judas Priest et Iron Maiden ? Je me doute des réponses et je me dis : This will never end.